Après avoir exercé en hôpital, Emmanuelle Gicquel, 35 ans, travaille en maison de retraite et en EHPAD, dans un service de soins à domicile.
Depuis quelques années, elle a un projet qui est aujourd’hui sur le point de se réaliser: celui d’ouvrir une structure d’accueil pour les personnes âgées, malades et dépendantes qui restent dans leurs familles. Un projet soutenu par Ronalpia qu’elle intitule: « Une pause, un répit ».
Elle témoigne: « En travaillant à domicile, je me suis rendue compte de l’épuisement, de l’isolement et de la fatigue des personnes qui se dévouent à leurs familles âgées et je me suis demandée comment je pouvais les aider. L’idée d’ouvrir une structure pour accueillir les personnes malades et dépendantes a germé et je vais dans les prochains mois la concrétiser. »
Emmanuelle envisage d’accueillir des groupes homogènes dans la mesure du possible ( selon les capacités cognitives de chacun). Ces groupes constitués de 8 à 14 personnes seraient encadrés par 2 Assistantes Sociales à plein temps avec repas inclus adaptés ( texture, goûts,allergies).
Elle recherche des bénévoles pour animer ponctuellement des activités musicales, artistiques ou autres et un lieu convivial d’au minimum 100m2 sur la loire.
Ce projet vise en premier lieu à apporter un réconfort aux aidants.
Les aidants:
Le terme d’aidant définit toute personne qui apporte un soutien à une personne dépendante dans l’accomplissement des actes essentiels de la vie courante ou qui a besoin d’une surveillance quotidienne et régulière : personne handicapée, personne âgée, personne malade…
https://www.previssima.fr/question-pratique/quest-ce-quun-proche-aidant-ou-aidant-familial.html
1.1 Portrait robot de l’aidant
- 58 % sont des femmes
- 76 % ont moins de 65 ans et 43 % moins de 50 ans
- 52 % travaillent
- 86 % aident un membre de leur famille, dont 41 % un de leurs parents
- 34 % viennent en aide à plusieurs personnes, contre 28 % en 2017 (multi-aidants)
- 57 % aident un proche en situation de dépendance due à la vieillesse (contre 48 % en 2017)
- 82 % consacrent au moins 20 heures par semaine en moyenne à leur(s) proche(s)
- 37 % des aidants interrogés avouent ne bénéficier d’aucune aide extérieure alors qu’ils sont eux-mêmes souvent âgés
- 67 % des personnes aidées vivent à leur domicile, 21 % vivent en institution, 14% des aidants vivent sous le même toit que les personnes aidées soit 24h/24
Source : Baromètre BVA APRIL 2018 publié le 27 septembre 2018 ; enquête réalisée en mai-juin 2018 par téléphone auprès d’un échantillon de 2007 personnes dont 456 aidants et 1551 non-aidants, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus
1.2- La santé des aidants
Le nombre croissant de difficultés vécues par les aidants a une incidence incontestable sur leur état de santé.
L’aidant est face à un risque croissant sur son propre équilibre mental et sa santé.
En effet, la prise en charge d’une personne âgée ou handicapée a un impact Incontestable.
Le manque de disponibilité de l’aidant son isolement, la rupture progressive avec l’environnement social l’entraîne souvent vers un profond sentiment de solitude, il oublie de se soigner, il devient dépressif.
- L’aidant est plus souvent malade qu’une autre personne, le syndrome d’épuisement est très fréquent.
- Les aidants négligent progressivement leur santé.
- Les aidants sont moins enclins à adopter des mesures pour protéger leur santé.
- 3 aidants sur 4 reconnaissent ne plus aller voir leur médecin généraliste aussi souvent quils le devraient.
Le fait d’aider une personne dépendante entraîne une pression mentale et émotionnelle importante, et la conjugaison avec les exigences physiques que nécessite l’aide aux soins quotidiens représentent un risque important de dégradation de la santé chez l’aidant.
Les aidants montrent des symptômes important de dépression.
Des symptômes de dépression de 40 à 70% supérieur à des personnes n’ayant pas de rôle d’aidant.
Une consommation de psychotropes beaucoup plus importante.
- Les aidants souffrent de stress et de frustration
- Frustration, épuisement, culpabilité, le sentiment de perdre sa propre identité, sa propre estime sont très souvent ressentis et exprimés.
- Un taux de mortalité plus important chez les aidants
- Un risque de morbidité accélérée
- Un risque de mortalité 2,5 fois plus important chez les aidants qui s’occupent de leurs conjoints
- 29% dentre eux déclarent avoir leur sommeil perturbé
- 21% déclarent une détérioration de leur santé
- 24% signalent une angoisse et une anxiété
- 30 à 40% des aidants seraient dépressifs
- Le nombre croissant de difficultés vécues par les aidants a une incidence incontestable sur leur état de santé.
Au fil des études et de l’émergence de la population des aidants, leur santé devient un enjeu économique et social majeur.
Que ce soit la prise en charge individuelle de l’aidant ou de la prise en charge du couple aidant/aidé le taux de morbidité ou de mortalité de l’aidant a une incidence importante sur notre économie de la Santé.
Épuisement
Consommation de psychotropes
Augmentation de la mortalité
Institutionnalisation prématurée
Aussi toute action préventive concourant à une réduction de ces taux doit être prise en considération.
- Évaluation des besoins d’aide d’un aidant par un spécialiste qui concrétisera un plan d’aide personnalisé
- La formation des aidants à leur rôle
- L’aide au répit
- Le soutien psychologique
(Un article de lamaisondesaidants.com)
http://aidesauxaidants.fr/2009/06/02/la-sante-des-aidants-familiaux/
1.3- Les difficultés des aidants
- Les aidants font part de difficultés à concilier leur rôle avec leur vie professionnelle pour
- 44 %,
- avec leur vie personnelle et familiale pour 43 %,
- avec leur vie sociale pour 41 %.
- 75 % déclarent fatigue et stress dus à leur rôle d’aidant.
- 3 sur 4 déclarent que leur activité d’aidant a un impact important sur leur vie professionnelle (trois quarts des sondés consacrent en moyenne seize heures à la personne aidée).
- 66 % déclarent investir en moyenne 2049 € par an en frais de transport, aménagement du domicile, aide à domicile, frais de santé…
Source : Baromètre 2017 de la Carac ; enquête réalisée du 22 février au 3 mars 2017 par téléphone auprès d’un échantillon représentatif de 1 022 aidants familiaux âgés de 40 à 75 ans (55 ans en moyenne) et actifs pour 59 % d’entre eux
- 79 % des personnes interrogées ont des difficultés à concilier vie professionnelle et activité d’aidant,
- 72 % considèrent que leur rôle a une incidence négative sur leur concentration et leur efficacité,
- et 44 % posent régulièrement des jours de RTT et de congés pour aider leurs proches dépendants.
- Source : Enquête sur les actifs soutenant un membre de leur entourage atteint de la maladie d’Alzheimer, France Alzheimer, septembre 2016
- « Pour 86 % des Français, le statut d’aidant reste encore trop peu valorisé, la proportion est quasiment la même pour les aidants qui jugent que leur situation n’est pas assez valorisée à 88 %. Victimes de cet enjeu de santé public, 31 % des aidants affirment avoir tendance à délaisser leur propre santé. Parmi les principaux problèmes de santé engendrés par le statut demandant: le stress et l’anxiété (38 %), le sommeil perturbé (32 %) et les douleurs physiques comme les maux de dos (30 %). »
- Source : Baromètre BVA APRIL 2018
https://www.ocirp.fr/actualites/les-chiffres-cles-sur-les-aidants-en-france
II- Les structures existantes
Le Plan Alzheimer 2008-2012 et le Plan Solidarité Grand Age (PSGA) 2007-2012 ont mis l’accent sur la volonté des pouvoirs publics de proposer des solutions de répit aux aidants en prévoyant de développer notamment l’offre de structures d’accueil et d’hébergement temporaire.
2.1-Les accueils de jour
Les accueils de jour permettent à des personnes vivant à domicile d’être accueillies pour une période allant d’une demi-journée à plusieurs jours par semaine. Les accueils de jour sont souvent situés dans des hôpitaux gériatriques ou des maisons de retraite (EHPAD). Certains sont autonomes.
https://www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr/fiche-annuaire/accueil-de-jour/420003808/0?cp=42
« Pour fonctionner, l’accueil de jour doit disposer de personnels intervenant de façon constante, à temps plein ou à temps partiel : – infirmier, – psychologue, – aide médico-psychologique. »
Circulaire du 29 novembre 2011 relative aux modalités d’organisation de l’accueil de jour et de l’hébergement temporaire « L’accueil temporaire (accueil de jour ou hébergement temporaire) (…) répond à trois objectifs : prendre en charge ponctuellement les personnes en perte d’autonomie qui souhaitent rester à domicile ; permettre une période de répit et de suppléance de l’aidant ; répondre à des situations d’urgence en matière d’hébergement »
« L’accueil de jour s’adresse aujourd’hui principalement aux personnes âgées présentant une maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée et vivant à domicile. Il répond à trois besoins principaux : resocialiser la personne dans le cadre d’un soutien à domicile ; aider les familles à faire face aux difficultés que représente l’accompagnement d’une personne âgée dépendante offrir un accompagnement entre le « chez-soi » et l’établissement permettant un temps d’adaptation à la collectivité.
https://www.auvergne-rhone-alpes.ars.sante.fr/sites/default/files/2017-02/201607_guidePratique.pdf
2.2 La « halte garderie »
La Halte-Relais ressemble curieusement à une garderie pour seniors. Mais pas n’importe lesquels. Ce sont les personnes âgées souffrant de l’alzheimer et d’autres troubles cognitifs qui sont «gardées». Ateliers de cuisine, gymnastique douce, jeux cognitifs, projections de films, sorties au cirque font partie des nombreuses animations proposées.
L’équipe est constituée de soignants, d’éducateurs et d’apprentis.
2.3-Salle de repit
Mesure phare de la loi d’adaptation de la société au vieillissement (ASV) de décembre 2015, l’instauration d’un droit eu répit pour les aidants qui accompagnent un proche âgé est encore assez peu utilisé.
Tous les aidants au sens de la loi ASV sont concernés : conjoints, partenaire de Pacs, concubins, parents, alliés, et toute « une personne résidant avec elle ou entretenant avec elle des liens étroits et stables, qui lui vient en aide, de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne ».
III- Le choix de la structure : La salle de repit
Il s’agit d’une structure permettant d’accueillir des personnes présentant une détérioration intellectuelle et vivant à domicile pour une ou plusieurs journées.
Si ce projet vous intéresse, vous pouvez contacter Emmanuelle Gicquel par téléphone au 0636494952