Plus de 200 personnes s’étaient mobilisées ce samedi 19 octobre, place du Peuple à Sainté.
De nombreux citoyens, parents d’élèves, enseignants, associations, collectifs, gilets jaunes étaient présents à l’appel du collectif des occupants de la Bourse du travail (collectifs de parents d’élèves, FCPE, Ligue des droits de l’homme, CIMADE, association SELAM, Agir ensemble, Maison solidaire, Emmaüs, Réseau éducation sans frontière, No Partiran…).
Ce rassemblement avait pour objectif de dénoncer les conditions inhumaines dans lesquelles vivent plusieurs centaines de personnes (dont une soixantaine d’enfants scolarisés dans nos écoles stéphanoises, et de nombreux jeunes de moins de 25 ans), qui (sur)vivent dans des squats, sous le tunnel du Puit Couriot, dans nos rues et nos parcs et que les ir »responsables » politiques de Sainté laissent mourir sans la moindre solidarité envers eux.
Le 31 octobre, les personnes qui logent actuellement à la piscine de la Talaudière seront expulsées. Ci-joint le communiqué rédigé par le Collectif des occupant-e-s de la Bourse du travail.
Levons-nous pour la dignité !
Après moults actions et péripéties, nous voilà déjà en septembre.
Cet été, des travaux ont été effectués à nos frais à Solaure, pour rendre la vie dans ce
squat un peu moins précaire : des douches et des machines à laver ont été installées, les
abords ont été défrichés et un système de tri a été mis en place par nos propres moyens,
la ville ayant refusé d’y installer des poubelles jaunes. De plus, il va falloir initier des
travaux d’isolation pour envisager un hiver au-dessus de 0°C.
Depuis le 14 avril, une soixantaine de personnes ont trouvé une place à la Talaudière,
dans les anciens vestiaires d’une piscine, mis à disposition par la mairesse. Cela fait
maintenant 6 mois qu’elles vivent sur des matelas dans une grande salle commune,
sans intimité et sans aucune autre perspective. Très régulièrement, on vient toquer dans
ces lieux déjà bondés dans l’espoir de trouver un petit coin pour dormir.
Ce qui est dur, ce n’est pas le nombre de personnes qui arrivent chaque année, mais
plutôt la manière de plus en plus amère de les accueillir. « Pas de place, pas de place »
répète en long le 115… Même récemment pour un père et ses deux enfants, l’un en
fauteuil roulant.
Ils et elles ont fui leur pays pour des raisons diverses : persécutions, menaces, manque
de moyens, de perspectives… Certain.e.s sont là depuis plusieurs mois, d’autres depuis
plusieurs années. Ils et elles se battent chaque jour pour leur liberté. Mais tellement de
barrières leur font face : la langue, les mœurs, l’argent, l’interdiction de travailler,
l’interdiction de conduire, l’interdiction d’avoir un appartement à son nom, la
suspension de l’aide financière. Bientôt, celles et ceux qui bénéficient de l’aide aux
demandeurs.euses d’asile (ADA) ne pourront dépenser cet argent (360 € au maximum
par mois) que par carte bancaire en magasin, permettant leur traçage au paiement près
et les privant encore plus d’autonomie et d’émancipation.
Le « collectif des occupant.e.s de la Bourse du Travail » est né spontanément de la
réunion d’associations (Cimade, Emmaüs, Agir Ensemble, Ligue des Droits de
l’Homme, etc.) et de militant.e.s le 2 avril dernier, lors de l’occupation de la Bourse
qui a duré 12 jours. 120 personnes y avaient trouvé refuge suite à la fin de la « trêve »
hivernale avant d’être expulsées à l’aube de manière brutale, un vendredi d’avril.
Ces procédés commandités par la mairie de Saint-Étienne continuent d’être employés :
pas plus tard que mardi dernier, 30 personnes qui dormaient dehors se sont faites
expulser et ont vu une partie de leurs affaires jetées à la benne. Le soir, on les autorisait
officieusement à dormir provisoirement à l’endroit où elles avaient été expulsées le
matin même. Jeudi dernier, à Lyon, un squat abritant pas moins de 250 personnes,
l’Amphi Z, a été expulsé !! Les pouvoirs publics n’ont que cette stratégie, rappeler que
la frontière est présente partout, même au pas de la porte.
Face aux violences et aux humiliations systématiques, il est urgent de secouer les
pouvoirs publics en prise à une gestion administrative et économique de l’humain,
pour défendre la dignité de toutes ces personnes.
C’est inhumain de se prendre une porte à l’école parce qu’on a pas d’adresse.
C’est inhumain d’être jetée à la rue à la sortie de la maternité.
C’est inhumain d’être maintenu.e dans des situations de précarité et de marginalité par
des dispositifs politiques.
Le collectif des occupant.es de la Bourse du Travail fait cohabiter des modes d’actions
variés. Ce qui nous rassemble, c’est le refus de fermer les yeux sur l’exclusion de ces
Stéphanois-e-s.
Pour s’organiser ensemble, réunion tous les mardi à la Bourse du
Travail, salle 102 (semaine paire sous forme d’AG et semaine impaire
sous forme d’ateliers).