Les origines des fêtes des solstices et des équinoxes se perdent dans la nuit des temps. Elles sont des fêtes solaires et partagent les saisons. Le solstice d’hiver marque la nuit la plus longue et celui d’été le jour le plus long, entre les deux les points d’équilibre jour/nuit sont les équinoxes.
Aujourd’hui ces fêtes existent encore mais elles ont été assimilées par différents courants religieux (et par la société de consommation), Pâques située après l’équinoxe de printemps , St Jean (baptiste) après le solstice d’été, St Michel après l’équinoxe d’automne, Noël pour le solstice d’hiver… pour ne prendre que quelques exemples bien connus.
Toutefois, de leur origine solaire, ces fêtes conservent même de nos jours un lien encore fort avec le feu. Les différents « fougas » (grands feux en Gaga, le parlé stéphanois) pratiqués encore de nos jours dans notre régions en sont une survivance que ce soit pour carnaval ou pour la St Jean. Hélas ces traditions ancestrales, sacrées et néanmoins populaires disparaissent progressivement.
Je me souviens encore des feux de la St Jean dans mon hameau de Marieux (commune de Périgneux) précisément sur le Couhard (nom qui signifie lieu commun en forézien). Ces fêtes populaires sans ostentation où l’on sautait gaiement par-dessus le feu portaient la trace d’un temps lointain.
Forez info a fait en 2016 un excellent article au sujet des différents Fougas de la St Jean, des Brandons ou de Caramontans.
https://www.forez-info.com/encyclopedie/memoire-et-patrimoine/21120-fougas.html
Les légendes disent qu’il fut un temps ou les astres parlaient aux humains, mais les astres se sont tus. En effet, dans notre région, les feux sont presque éteints. Pour retrouver ces traditions plus vivantes il vous faudra voyager vers des lieux où la tradition se perpétue. C’est le cas dans les pays du nord de l’Europe où les traditions sont très vivantes, mais aussi en Belgique , Espagne et encore un peu en cherchant bien en France. On trouve aussi ce genre de fêtes saisonnières en Iran ou en Kabylie mais bien-sûr un peu partout dans le monde.
Des symboles sacrés comme des Grands Feux , roues enflammées, processions avec torches au sommet des collines ou montagnes, barques enflammées sur les lacs… alternent avec des festivités, de la musique et de la danse.
Quel intérêt aurions-nous à ranimer ces festivités ; n’avons-nous pas besoin de nous relier (de nouveau) à une nature que nous sommes en train de détruire ? N’avons-nous pas besoin de fêter les saisons et de retrouver une autre vison du temps que celui du temps productif ? Ne devons-nous pas la vie au soleil qui nous donne sa chaleur et son énergie par l’intermédiaire des plantes ? C’est la magie de la photosynthèse, la lumière qui se fait matière et à contrario matière qui redevient lumière pas les grand feux. Enfin et surtout, n’avons-nous pas besoin de nous retrouver ensembles entre amis, entre voisins juste pour partager un moment de joie et de partage ?
Autour des saisons, de la nature avec nos ami(e)s , nos voisin(e)s fêtons la vie. Rallumons les Fougas à chaque saison, dans chaque quartier.