Mon engagement social s’est souvent exprimé auprès de ceux que l’on appelle les « sans », les sans emploi, les sans logement, les sans-papiers. ..
Première partie « Avec les sans logement »
Pour donner des réponses efficaces et locales à ces sujets, de multiples collectifs sont venus au secours des « sans » (papier, travail, logement…), la plupart de ces initiatives sont d’ailleurs légales (conseils, aide administrative, collecte, convoi…) d’autres… étaient surtout urgentes et légitimes comme les réquisitions citoyennes de logements vides, autrement dit squats.
Des immeubles entiers sont inoccupés dans notre ville autant qu’ils soient utiles, ainsi des collectifs autoorganisés ont, au fil des années participées à loger des centaines de personnes.
C’est ainsi que dans des immeubles de 13 étages ou plus petits, en passant par des anciennes écoles, ou d’anciens bureaux mais aussi sur des terrains pour y aménager cabanes ou y monter des tentes…de nombreuses familles ont été mises à l’abri. Toujours dans des lieux laissés vacants depuis de nombreuses années et jamais au dépend de petits propriétaires. Il s’agissait juste d’utiliser ce qui ne servait plus…
Bien souvent, ces logements était gérés par un collectif où chaque habitants avait son mot à dire. Le plus difficile était que ces solutions provisoires n’était jamais pérennisées et que jamais les autorités locales n’ont conventionnées ces habitats en concluant un bail d’occupation précaire.
Le besoins de logement étant grands et le nombre de volontaires expérimentés dans ces opérations faibles, des cours sur le sujet ont été organisés, ouverts aux principaux concernés « les personnes sans logements ». C’est un principe important, l’action doit être le plus possible organisée par ceux qui en bénéficie.
. “Tenter de libérer les opprimés sans leur participation réfléchie à l’acte de libération, c’est les traiter comme des objets qui doivent être sauvés d’un bâtiment en feu.” – Paulo Freire
Je me souviens d’une de ces formations où les participants répétaient pour la troisième fois en français, puis en Russe qu’il fallait être conscient des éventuels risques encourus dans une réquisition citoyenne et la réaction d’un participant tchétchène « c’est bon , nous avons compris, nous venons d’un pays ou chaque matin on peut trouver son voisin mort devant sa porte, un pays ou la police peut enlever n’importe qui …alors nous savons ce que c’est que prendre des risques » .
Ce n’est pas parce qu’une personne se trouve à un moment dans une situation « sans » (papier, logement, travail…) que cela la définit complétement, au-delà des catégorisations il y a l’humain, son potentiel, sa dignité.
Il va sans dire que je ne peux citer aucune personne ayant participées à ces actions, qui se sont déroulées à une autre époque…
Aujourd’hui en France la loi est particulièrement sévère et prévoit: d
de sanctionner de 3 750 euros d’amende « la propagande ou la publicité » de méthodes facilitant ou incitant les squats.
Aussi je ne vous encourage à rien si ce n’est à vous poser des questions sur le simple fait qu’il existe des logements vides dans notre ville et des enfants qui dorment dans la rue.
L’illustration de cet article est une petite maison verte à l’image de celles que rêvaient ces enfants Roms pourchassés de partout, une petite maison avec un jardin, de poules et des lapins…
Ces enfants qui traumatisés voyait leur cabanes détruites et se voyaient chassés vers nulle part…sans aucune proposition de relogement.
Le jeune fils d’une amie qui se trouvait là ce jour demanda angoissé à sa mère « maman ils vont venir aussi chez nous détruire notre maison ».
En France jusqu’aux années 2000, il existait un devoir de logement d’urgence. L’appel au 115 débouchait systématiquement sur un hébergement. Cet hébergement était loin d’être parfait mais il ya avait un lit et une douche disponible. Pour y avoir travaillé en 1999 dans le 94,je peux témoigner que chaque nuit chaque personne, famille qui appelaient le 115 était hébergées. Une nuit particulièrement froide où j’étais au standard je me suis retrouvé sans aucune possibilité dans tout le département, il était 3 heures du matin , j’a alors réveillé le directeur de la structure qui loin d’être fâché a rapidement trouvé une solution… Nous sommes bien loin de cette situation aujourd’hui, le 115 répond presque systématiquement qu’il manque de place et cela même à des familles avec jeunes enfants….Le 115 n’est plus un hébergement d’urgence. Alors doit-on se laisser mourir de froid ou trouver abris dans un logement vide ?