« »Les jours heureux » et les gilets jaunes » un sketch qui résonne encore plus aujourd’hui en ce 8 mai 2020
Depuis plusieurs décennies sous les gouvernements de messieurs Sarkozy, Hollande, Macron, les « conquis du conseil national de la résistance ont été mis à mal, faisant place à une logique néo libérale qui a piétiné ce pourquoi certains de nos grands parents s’étaient battus entre autre la sécurité sociale, l’assurance maladie, les retraites, le suffrage universel, la liberté de la presse, les nationalisations, le droit de vote des femmes… Aujourd’hui, dans cette crise du Coronavirus, nous voyons qu’une grande partie des gilets jaunes qui ont voulu rappeler ces valeurs et ont été tant décriés, pendant de longs mois, par les bien pensants du « système » Macron Hollande Sarkozy, sont aux premières lignes pour défendre l’ensemble des français. Parmi eux notamment le personnel soignant, les éboueurs, les postiers, bientôt le personnel des établissements scolaires et bien d’autres… L’an passé, j’ai écrit un sketch rappelant le programme des « Jours Heureux » que nous avons osé jouer, des amis et moi, sur les marches de l’Hôtel de Ville de Saint Etienne. Je vous propose de le redécouvrir aujourd’hui, en ce 8 mai 2020…
Fabrice Devésa
Marianne : Liberté, Egalité, Fraternité !
Le grincheux du gouvernement : Pourquoi un tel raffut ? Et d’abord qui es-tu toi ?
Marianne : Comment, tu ne reconnais pas la France ? La France de la Résistance ! Celle qui, avec ses alliés vainquit l’Allemagne nazie le 8 mai 1945 ! La France de la Libération ! Celle que le gouvernement de Macron défigure chaque jour un peu plus !
Le candide :Qu’est-ce qu’il se passe ? Que dit-elle ?
Une professeur : Je pense qu’elle parle du Conseil National de la Résistance et du programme des « Jours heureux »
Marianne : Parfaitement !Le Conseil national de la Résistance(CNR) est l’organisme qui dirigait et coordonnait les différents mouvements de la Résistance intérieure française pendant la Seconde Guerre mondiale, toutes tendances politiques confondues. Ce conseil était composé de représentants de la presse, des syndicats et des membres de partis politiques hostiles au gouvernement de Vichy !
Le grincheux du gouvernement : Faites la taire mais faite la taire ! Il ne faut pas la laisser parler !
Marianne : Pourquoi ? Parce que je dis la vérité aux gens ? Vous aurez beau essayer de m’empêcher de parler, me discréditer, me violenter, comme vous le faites depuis des mois avec les gilets jaunes, vous ne réussirez pas à me faire taire !
Le grincheux du gouvernement : Appelez Castaner. Dîtes-lui d’envoyer ses milices ! Il faut à tous prix arrêter cette femme !
Une passante : ce n’est pas possible de faire un tel vacarme ! Madame, vous voyez bien que vous dérangez tout le monde !
Le grincheux du gouvernement : Vous avez raison ! C’est une sauvage, une dangereuse, une extrémiste ! Attention à vous : elle peut être violente !
Marianne :
Le soulèvement du peuple vous fait peur et pourtant vos
politiques se pavanent aujourd’hui près des
monuments aux morts en oubliant le programme de la Résistance
« Les jours heureux » ! Il faut dire qu’une partie
de vos politiciens qui dirigent la France d’aujourd’hui se
couchent devant ceux qui ont autrefois collaboré avec les
nazis !
Le
grincheux du gouvernement : ses
mots sont dangereux ! Ne l’écoutez pas !
Le candide : mais enfin, que contient le programme des « Jours Heureux » ?
La passante : je n’en sais rien mais cette dame qui se donne en spectacle, c’est affligeant !
La
professeur :
Le programme des « Jours Heureux » est
un texte adopté à l’unanimité par le Conseil
national de la Résistancefrançais
le 15mars1944.
Il comprend
deux parties, un « plan d’action immédiate » qui
concernait l’action de la Résistance
intérieure françaiseà
mener dans la perspective de la Libérationet
les « mesures à appliquer dès la Libération du territoire »,
des mesures à plus long terme comme le rétablissement du suffrage
universel, les nationalisations ou la sécurité sociale.Le
candide :
Le suffrage universel ? Je croyais qu’il avait été mis en
place bien avant !
La
professeur : C’est
seulement à partir d’avril 1944 que les femmes ont pu voter en
France !
Le grincheux du gouvernement : Quand on voit ce que ça donne ! Au sein des gilets jaunes, ce sont de vraies furies ! Elles n’ont rien à envier aux suffragettes pour le coup !
Marianne : La démocratie est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple !
Le grincheux du gouvernement : Quand on voit la pagaille que mettent les gilets jaunes dans les rues… ! Il faudrait que l’ordre revienne : pendant que les dirigeants dirigent, le peuple devrait se taire et tout irait bien ! De toutes façons, la démocratie est toute relative ! Heureusement que les français remettent leurs pouvoirs dans les mains de quelques personnes intelligentes qui savent d’une part ce qu’il convient de faire pour les gens du peuple mieux que le peuple lui-même et, d’autre part, savent aussi se plier aux lois du marché international !
La passante : Là, ce monsieur y va un peu fort. D’un autre côté, c’est sûr que si chacun s’occupait de ses affaires, tout irait sans doute bien mieux ! Ces gilets jaunes dans la rue commencent à énerver tout le monde !
Marianne : mais vous ne comprenez pas que la philosophie des gilets jaunes est la même que celle des résistants d’autrefois. Ils défendent la démocratie qu’ils souhaiteraient plus directe. Avoir le droit de décider ce qui est bon pour eux plutôt que de laisser ce droit à une personne qui, une fois élue, se courbera devant les puissants et piétinera les faibles de plus en plus nombreux ! Ils défendent les « conquis sociaux » comme le disait Ambroise Croizat.