photographie de Florian Kleinefenn © Musée de la mine – Ville de Saint-Étienne
Ce tableau d’une longueur de 11 mètres sur 5,5 mètres intitulé “Avenir” est une œuvre du peintre stéphanois Berthon. Cette fresque représente la vie ouvrière du début du 20-ème siècle, mis à part son coté monumental c’est aussi son caractère historique qui est important.
Malgré son grand intérêt, depuis 1973 les stéphanois ne peuvent plus l’admirer en réel et doivent se contenter de la voir en photo sur le site du Gremmos par exemple.
C’est proprement ahurissant mais cette fresque qui constituait le fond de la scène de la grande salle de la bourse (magnifique théâtre à l’italienne qui tombe en ruine) a été murée. Elle est donc masquée ; on ne peut y accéder que dans un couloir de 1,50 m ; ce qui ne permet évidement pas d’avoir le recul pour l’admirer.
Cette ignominie s’est déroulée sous la responsabilité de la mairie qui possède la bourse ; en 1974 c’était Michel Durafour.
Plusieurs demandes ont été faites pour détruire ce mur et si nous pouvons admirer ce magnifique témoignage de notre passé c’est grâce au photographe Florian Kleinefenn qui réalisa une soixantaine de photographies, à 1,1 mètre de distance et les assembla.
Afin sans doute de compliquer un peu plus la situation le mur a été décoré par une œuvre monumentale qui sans être historique a un intérêt certain. En effet, ce n’est pas moins que les célèbres Ella & Pitr (artistes urbains de renommée mondiale) qui ont participé (sans doute involontairement) à ce déni de notre passé ouvrier.
Ella & Pitr ont une bonne côte sur le marché de l’art mondial ; il est possible que la vente du mur décoré finance les travaux.
Voilà leur réponse à nos questions »
« La fresque a été faites en secret par la fantôme de la bourse. Quant à l’œuvre de Berthon, disons simplement qu’un mur peut en cacher un autre… Cordialement, E&P «
Réponse pleine d’esprit qui toutefois ne nous fait guère avancer sur la compréhension de cette aberration. Pour moi qui apprécie ces deux œuvres, qui finalement sont de même thématique (populaire, anticapitaliste), j’aimerais pouvoir admirer ces deux fresques monumentales.
De toute façon, Sainté Debout luttera contre cette volonté négationniste de notre passé ouvrier qui s’exprime par le manque de travaux d’entretien dans cet ouvrage historique qu’est la bourse.
Nous en reparlerons mais les syndicats réclament depuis fort longtemps des travaux plus que nécessaires pour y travailler en sécurité. La responsabilité de la Mairie sera engagé en cas d’accidents probables à terme.