Vœux pour qu’en 2021 cesse le pillage des biens communs
On peut être en désaccord sur bien des détails mais pas sur le principal :
répartition et solidarité contre capitalisation et isolement.
Chers collègues.
Je vous demande de ne jamais oublier que vous avez en charge un instrument fondamental de la vie du pays. Que votre dignité comme l’intérêt national vous font un devoir impérieux de continuer à défendre, sans jamais défaillir, le service public propriété de la nation contre les représentants du grand capital industriel et bancaire dont le seul objectif est d’asservir encore plus le pays à leurs insatiables besoins de domination et de profit. De continuer avec le même courage à défendre votre légitime statut national, vos retraites, vos œuvres sociales. Anciens et nouveaux, actifs et inactifs, ces lignes s’adressent à chacune et chacun de vous avec une profonde conviction qu’ensemble nous avons bien mérité et mériterons toujours de cette patrie dont nous voudrions voir filles, fils et parents heureux.*
- 1860 : Saint-Etienne inaugure le plus haut barrage du monde au Gouffre d’Enfer.
- 1919 : naissance de mémé – première loi de nationalisation des barrages hydro-électrique.
- 1945 : terme de la boucherie eugéniste (mais hélas la ligue factieuse n’est pas morte).
- 1945 – 1946 : procès de Nuremberg.
- 1945 : sous les initiatives d’Ambroise Croizat, le Conseil National de la Résistance fonde la Sécurité Sociale.
- Dans Paris, l’électricité est coupée de 8 h 30 à 17 heures avec un bref rétablissement d’une heure au moment du déjeuner, et le gaz s’arrête à 20 heures.
- 1946 : c’est sous les initiatives de Marcel Paul, rescapé de Buchenwald, qu’est fondé EDF et GDF par la nationalisation de 1900 compagnies privées (la compagnie des mines de la Loire n’est pas la dernière à s’opposer). L’objectif est de livrer l’électricité sur l’ensemble du territoire à un tarif unique. Mais ça ne s’arrête pas là. Il s’agit aussi de créer un modèle social dans le travail et pour les travailleurs qui jusqu’à là n’avaient qu’à supporter l’exploitation à tous les degrés…
- 2010 : loi NOME
- 2019 : projet de loi Hercule.
- 2020 : décès de mémé – après vingt années de privatisation partielle d’EDF, le gouvernement français s’apprête non seulement à passer la loi Hercule, mais à prononcer purement et simplement la dissolution de la maison mère EDF (éclatement des branches en entités indépendantes et marchandes et pertes de la gestion technique centralisée du système électrique). On disait tarif unique sur tout le territoire, on ne le dira plus ! Quant au modèle social de protection du travailleur, il devient un rêve à l’heure où les conventions collectives se résument à des accords d’entreprise et quand la sécurité sociale est plombée par un virus et bien d’autres malversations ! Retour à la case départ au jeu de l’oie du capital ?
Signer la pétition qui suit est un petit acte de résistance, mais il faut bien commencer par quelque chose, ne serait-ce qu’en discuter avec des camarades…
- C’est à voir ou ne pas voir, mais la politique-fiction et les preneurs d’otages disent (attention ! risque de syndrome de Stockholm) :
- 2024 – 2025 : renégociation de la plupart des contrats de concession des barrages hydro-électriques (beaucoup de hyènes : Total**, Suez, etc).
- 2025 : aboutissement du plan pluriannuel du mix énergétique français lancé par Nicolas Hulot. 37% de l’énergie consommée est portée par l’électricité. Par le miracle de la loi Nome, les éoliennes ont fleuri par centaines de mille. La plupart des réacteurs nucléaires tournent encore au frais de la princesse pour la grande joie des fonds de pension…
Sinon, voudrions-nous d’un service de l’électricité tel que celui du vital bien commun qu’est l’eau potable ?
Sécurité Sociale, EDF, GDF, SNCF, etc : répartition sans condition, intérêt général au-dessus de l’intérêt particulier font le bien commun accessible à chacun, c’est l’égalité au fronton des mairies. L’idée de nation peut exclure l’idée de guerre à ces conditions et prétendre ainsi à la liberté dans la paix.
Mais hélas, les représentants du grand capital n’autorisent pas la résistance à baisser la garde, ils vomissent la répartition ! Nous pourrions comprendre, mais…
Rien à dire, rien à comprendre
Car comprendre c’est excuser
Excuser c’est déjà défendre
Et défendre c’est cautionner.
(Compagnie Jolie Môme)
Une bonne année commune, ou une année bonne commune, ou une commune bonne année, peut-être une commune année bonne ! Pascal ne sais pas, comme Monsieur Jourdain…
- audible dans le film « Barrages, l’eau sous haute tension ». Une production Régie Sud (http://www.regiesud1901.org/). Sur le même sujet « Main basse sur l’énergie ». Une production FNME CGT / Là-bas si j’y suis, (https://www.youtube.com/watch?v=eYZpxpPdENQ&t=505s).
** du fait des faibles consommations électriques lors du premier confinement covid, Total a pointé un manque à gagner. Il attaque EDF en procès pour obtenir un dédommagement, EDF ne lui aurait pas laissé assez de place pour ses productions (disons concurrence déloyale). Le tribunal le déboute, mais Total poursuit en appel…