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Mon ami, Fabrice que les lecteurs de Sainté Debout connaissent bien pour ses articles coups de gueule ou coups de cœur et ses interviews stéphanoises … possède une intelligence fine mais garde une certaine candeur face à un monde qui ne l’est pas du tout. Dans son action avec Sainté Debout il tente d’aider les gens face aux injustices (nombreuses) et il s’énerve beaucoup face à l’inaction des politiciens. Il ne comprend pas comment des hommes (parfois des femmes) politiques peuvent se référer à des valeurs sociales et écologistes et avoir un comportement totalement anti-humaniste dans la pratique. Il me demande souvent mon avis sur cette question : est-ce que ça veut encore dire quelque chose d’être de gauche aujourd’hui ?
Et bien oui et non . Non si on se réfère aux actions du parti socialiste et assimilés qui se prétend « ennemi de la finance » et qui trahit régulièrement ses idéaux depuis, soyons sympa, au moins 1983…Même en étant très généreux dans ma datation, cela fait tout de même 38 ans d’entourloupes. Par contre je réponds oui, si je regarde certains militants , souvent restés à la base qui se battent depuis des années pour une société plus juste , plus humaine. Sans en tirer le moindre bénéfice, ils subissent sans faiblir les coups et les mauvais traitements qui ne viennent pas seulement des autorités, de la police en manifestation mais aussi de leur propre dirigeants.
Mais finalement, est-ce que cette notion de gauche et droite est suffisante pour approcher la complexité du monde social ? Un monde à deux dimensions comme diraient nos amis du Québec , c’est plate ! Pour dépasser cette vision binaire, on pourrait intégrer d’autres facteurs, comme celui du niveau de vie . N’y a t-il pas une certaines accointance entre la gauche caviar et la noblesse du MEDEF ? En fréquentant les mêmes restaurants, en achetant les mêmes appartements de luxe dans des quartiers choisis ne finit on pas par se ressembler et finalement se rassembler pour taper sur les gueux. les Gilets Jaunes n’ont-ils pas reçu des coups de droites et de gauches, ces manants qui osaient s’immiscer dans la vie publique?
Si on voulait représenter cet aspect on pourrait faire le schéma simplifié suivant inspiré de notre réalité locale :
Voilà Tintin (surnom de Fabrice le reporter) tu comprends pourquoi toi, gilet jaune dit de gauche tu te sens parfois plus proche d’un gilet jaune se disant de droite que d’un député socialiste. C’est une question de distance sociale plus importante que la distance idéologique qui te sépare de ton compagnon de lutte.
Je suis bien conscient que cette représentation si elle enrichit notre vision de la réalité est encore faible pour tenir compte da la complexité des relations humaines. A l’échelle d’un quartier on perçoit mieux toute la profondeur des humains et au delà des déclaratifs, on peut approfondir cette vieille notion de gauche pour en retrouver les fondements, c’est-à-dire les valeurs humanistes qui placent l’humain concret comme priorité face au monde de l’argent (capitalisme) ou n’importe quel pouvoir fut-il soit-disant de gauche.