Par le passé on a souvent considéré que l’union des forces de gauche (le programme commun de gouvernement, la gauche plurielle, le front de gauche …) était un gage de victoire et donc de transformation sociale.
Et, en effet, des victoires électorales ont été obtenues à partir de ces « cartels » de Partis mais sans toutefois changer notablement la direction néo-libérale de notre société.
L’union des forces politiques si elle correspond à une union des « coupoles » est difficile (querelles d’égo ou de boutiques).
De plus, l’union d’organisations qui comptent de moins en moins de militants n’est pas représentative de la population.
Alors on pourrait se demander, est-ce l’union qui fait la force ou bien la force crée-t-elle de l’union ? je penche pour la seconde hypothèse. C’est un mouvement citoyen issu de la base sociale (des quartiers) qui peut renouveler notre démocratie.
Cet élément spatial où l’on va situer la démocratie au plus près des habitant(e)s , cet enracinement dans le quotidien est, je crois, l’élément central pour réinventer une réelle démocratie sur des bases humaines.
Des élections locales, régionales ou mieux encore départementales dont l’atome de base est le canton devraient être propices à voir émerger des forces issues directement des citoyens.
C’est peu le cas, pourquoi ?
Le désintérêt actuel pour un système démocratique plutôt archaïque peut s’expliquer aisément.
La population s’est vue trahie à de nombreuses reprises par les partis politiques censés la représenter. Si les promesses des politiciens n’engagent que ceux qui y croient, il est logique que les citoyens ne veulent plus participer à ce jeu de dupes.
Si la majorité des gens commence ou continue à se désintéresser de la politique, cela n’a rien de surprenant. Ce qui est étonnant c’est que des militants de bases sincères continuent à suer sang et larmes pour des partis qui les maltraitent. J’aurais toujours du respect pour ces anciens militants qui n’ont jamais profité d’aucun avantage et se sont dévoués pour une cause qu’ils estimaient noble. Ce n’est pas le cas des professionnels de la politique, car s’ils nous promettent des lendemains qui chantent , ils s’arrogent pour eux seuls les avantages immédiats.
Ce moment de dégoût, de nausée face à un monde politique aussi corrompu que le monde de la finance, fait qu’il est bien difficile d’intéresser votre voisine et votre voisin à une quelconque action qui aurait une apparence politique. Et pourtant la politique devrait être la gestion par nous-même de nos quartiers, villes et de nos vies. Elle devrait être pratiquée dès l’école et jusqu’à la maison de retraite en passant par l’entreprise…on en est loin bien sûr et c’est pour cela que l’on peut parler de préhistoire de la démocratie.
Il faudrait donc reprendre tout depuis la base mais qui va s’intéresser à cette tâche humble qui ne rapporte ni gloire, ni argent mais juste le sentiment d’agir pour le bien commun et la satisfaction d’être cohérent.
Cette tâche humble est incompréhensible par tous ces leaders politiques, managers ou autres malades du virus des hauteurs.
Vivement que nous nous rendions compte que nous pouvons vivre sans eux.
Reprenons le pouvoir sur nos villes et nos vies, participons au développement des réseaux citoyens près de chez nous.