Ce matin, la rue Gambetta était couverte de policiers. le motif: une bombe? La présence de terroristes? Le démantèlement d’un trafic de drogue? non… depuis quelques jours, un collectif de jeunes militants alternatifs ont réquisitionné un immeuble vide depuis 2 ans pour en faire une maison du peuple, un espace de rencontres, de débats et d’apprentissages « affranchi des systèmes de valeurs marchandes », un lieu qu’ils ont baptisé: « le bourgeon ». Plusieurs habitants du quartier trouvent l’idée originale. Un des commerçants déclare: « Les jeunes ont eu une bonne idée. Cela va amener de la vie dans le quartier et faire davantage tourner les commerces. Je ne peux que soutenir cette initiative. » Mais tout le monde n’est pas du même avis et, aujourd’hui, un peu avant 11 heures, une centaine de policiers entourent cette nouvelle « maison du peuple ». Peu après, 7 jeunes sont embarqués, chacun dans un fourgon (les 5 autres camions de la police ne serviront pas à grand chose). Direction le 99! Sur le cours Fauriel, une quarantaine de jeunes viennent soutenir pacifiquement leurs amis. Devant le commissariat, un dispositif impressionnant de policiers inquiète les passants. Une vieille dame, après s’être renseignée sur le pourquoi de toutes ces mesures, s’exclame: « Les policiers sont tombés sur la tête! » Je m’approche alors des forces de l’ordre pour leur demander si tout ce déploiement de force n’est pas démesuré pour 7 jeunes non violents qui ont juste réquisitionné un immeuble vide. Les policiers ne savent pas quoi me répondre. Ils détournent les regards avant que l’un d’entre eux me déclare: « Vous savez, nous ne faisons que notre travail. Nous ne sommes pas payés pour réfléchir! »
Photo prise par un ami du journal: « Le Gueuloir »